Tous les jours, je passe devant la signature que mon fils Antonin a laissée de son index, un soir de douche à l’atelier en 2009. Sur la buée d’une des vitres, il s’était amusé à écrire son prénom. Elle est là, fossilisée, comme le témoignage de cette époque, quand utopiquement après la séparation avec leur mère, je pensais que mes fils et moi, nous pouvions vivre dans cette partie de l’atelier. Cette signature a résisté au temps passé, alors quand arrive le grand ménage, je saute le tour de cette vitre… Depuis une année maintenant les relations avec mon fils sont au plus bas. Refus de vivre avec moi, pas de coup de fil et reproches en cascade… je me rappelle, combien enthousiaste, il m’avait montré ce soir-là, avec cette fierté et cette l’insouciance caractéristique de son âge, l’écriture d’un jet de son prénom sur cette vitre.
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