Collette, Armelle et Joelle.



Quand en septembre 1978,
je suis entré à Olivier de Serre,
la grande école Nationale Supérieure des Arts Appliqués et Métiers d’Art
(ensaama),
je ne savais pas trop quoi y faire dans ce grand bâtiment.
Quelle orientation prendre et surtout,
je ne voyais pas DU TOUT sur quel boulot ça pouvait déboucher ?
Je sortais fraichement diplômer d’un BEP/ CAP d’électromécanique à Clichy sous bois, y’avait comme on dit une sorte de contraste.
J’y étais entré dans cette grande école par un coup de piston
(le seul de ma carrière).
Mon professeur d’art du lycée technique Jules Vernes,Monsieur Loubet Robert
avait réussi à m’avoir un rendez-vous avec le dirlo de l’époque
de la dite grande école…
Les premiers temps y’avait comme un flou artistique si j’ose dire,
et puis mes professeurs ont remarqué mon aptitude au volume…
J’avais à l’époque, un prof principal Gérard Vincent qui était à la tête du syndicat des sculpteurs, et qui y consacrait beaucoup de son temps…
certainement un peu trop, puisque liberté nous avions à l’atelier bois/pierre,
je peux aussi vous dire,
que je le voyais écrire et écrire des pages entières sur son petit bureau…
ça ne nous gênait pas plus que cela, nous les élèves, que l’on nous foute la paix !
Présent en étant absent.
Comme prof, j’avais donc un sculpteur Gérard Vincent, ou plutôt devais- je écrire,
comme profs, j’avais des sculpteurs, toute une bande de sensibilité différente, Sauvat, Mougin, Van Thé, Rouleau, Gardon,
tous copains et tous m’ont encouragé à leur façon dans cette voie.
Quand Gérard, organisait des week-ends fonte de bronze chez lui à la campagne,
c’était le paradis !
Il y avait une sorte d’intrusion dans sa vie extra scolaire,
puisqu’il nous recevait chez lui en toute simplicité !
Le prof même humain, s’exposait directement à la critique de ses élèves,
puisque l’on voyait en vrai ce qu’il faisait comme sculpture.
J’ai toujours été très marqué dés les années 80 par ses modelages tirés en béton qui se trouvaient dans son bureau.
Hier lors d’un déjeuner chez Madame Zabu,
mon témoin de mariage et grande amie de la famille Vincent,
j’avais demandé si Collette,
l’épouse de Gérard pouvait être des nôtres…
Je ne savais pas trop comment lui demander,
comment lui dire que j’aimerais bien acquérir une des sculptures de Gérard
qui se trouvait en "dépot " à l'usine à Zabu.
« Gérard les donnait, alors je vais t’en offrir une, prend celle que tu veux ! »
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec Armelle mon épouse,
quand j’aurai cassé ma pipe !