J’ai un pote dinandier qui passe des heures et des heures sur son travail...
j’en rêvais alors avec ce genre de pièce j’y suis !
Y’a pas un centimètre carré dont je ne suis pas maitre,
contrairement à la pierre ou il y a beaucoup de partie brut laissées à « l’abandon »,
là dans la ferraille, tout est maitrisé de A à Z.
Je me suis rendu compte une nouvelle fois cette après midi,
que la table élévatrice sur laquelle je travaille, est comparable à celle d’un bloc  chirurgical, outil de tous styles et plaies béantes !
Je me bats avec ma sculpture du mieux possible,
comme un chiffonnier à vrai dire.
 








Je vois mieux où je veux en arriver,
journée grise mais temps sec et frais,
petit rayon de soleil vers les 17 heures 15,
juste après avoir soudé les deux roseaux...



l’horizon s’éclairci...

J’travaille avec une tôle à larmes de 2 millimètres...
oui je sais on dit 20/10 mais moi je suis resté à 2 millimètres !
Je savais qu’il m’en restait un peu quelque part,
j’ai un peu remué tous les râteliers de l’atelier
et puis en levant les yeux, j’ai vu!



Donc...

J’ai démonté le personnage de son arbre.
Demain je forge à nouveau les branches
qui ne sont pas arrivées comme je le souhaitais la première fois...
Faut dire aussi que souvent je démarre à l'aveuglette me disant:
"on verra bien!"
 Toujours pas de compromis ...
Ces journées qui passent vite.

Avec la tôle le problème est de résister au temps,
la rouille sournoise peut faire des ravages.
Les traitements d’aujourd’hui sont performants,
mais comme certaine parties de la sculpture ne pourront être traitées,
j’apporte un soin particulier à doubler mes soudures en inox....
(même celles qui ne se voient pas!)

Le soleil est entré par les fenêtres ouvertes toute la journée,
ça fait du bien au moral,
du coup je n’ai rien lâcher une fois encore et cette sculpture bascule
dans un coté prometteur...





pas vu la journée passer !

Forger, façon taille directe c'est-à-dire sans modèle précis...
c’est faire et défaire, ajuster et remodifier encore et encore.
Avoir juste une vague idée
de ce que je veux avec l’image d’une vieille sculpture en tête
déjà faite il y a ...
peut être dix ans maintenant ?
Ne pas se recopier, mais aller de l’avant.
Et si cette première version je l’avais faite aujourd’hui,
fort de ces dix années d’expérience, de maitrise de mon art,
de poésie affinée, ou tout simplement d’épaisseur de vie ?
 Combien de brulures aujourd’hui? Les deux mains, le pouce,
putain de gant troué et la lèvre inférieure...
Bon le pif il est cramé depuis l’autre jour...
La nuit étant seul,
je savoure à la lumière des néons le résultat de la bataille du jour.
Faire et refaire déjà dans ma caboche pour demain.

Aujourd’hui, je me suis donné la journée pour sortir de la forge,
la silhouette du personnage en fer forgé…



Demain ce sera au tour de la caboche...

Donc à la lumière du jour... voici ce que ça donne...