Depuis trois jours, je polis mes miettes... Occupation en attendant de passer au nouvel atelier. J’y prends du plaisir et ça m’empêche de trop réfléchir, du coup, y’a certaines sculptures qui se retrouvent à briller, même si ce n’était pas prévu ! Ma polisseuse vieille amie depuis le temps, arrive en fin de vie. Tombée en rade la semaine dernière alors que j’étais en plein boulot et dans le froid. Ça n’a pas dû l’arranger ce gel! Le lendemain, impossible de la mettre sous tension, la petite lumière qui m’indique que c’est ok , était ko.
Outil indispensable à ma sculpture, je me suis posé la question et si c’était l’occasion d’en finir avec ce coté artisanal de mon travail ? L’occasion de ne plus polir du tout...ou... ou bien en acheter une nouvelle? J’ai laissé passer quelques jours à méditer cette question tout en taillant d’autres pierres... bah à chaque fois que je taillais, j’intégrais le polissage... J’ai donc appelé mon fournisseur... c’est cher et faut aller la chercher à la capitale, on verra bien...
Va savoir ce qui m’a pris mercredi alors que je m’apprêtais à souder, je me suis mis à brancher la morte bécane histoire de voir si elle était vraiment morte ? Bah figure toi qu’elle en est revenue, ressuscitée te dis-je ! Ce qui est sûr, c’est qu’il faut la changer... on s’attache à ses outils, non ? Y’a sur ce genre de bécane un « transformateur de séparation... » Ne m’en demande pas de trop, on passe du 220 volts à un truc genre 24 volts ou quelque chose dans l’genre... bref moi mon transformateur de séparation, à une petite ampoule qui s’allume quand c’est sous tension, du coup comme elle ne s’allumait plus, j’ai ouvert la bécane...après non plus elle ne s’allumait pas cette petite led ! Quand le miracle est venu...je l’ai laissée branché durant deux nuits histoire de ne pas contrarier le transformateur de séparation... Chaque matin avant de m’équiper pour aller bosser, je vérifiais que cette petite lumière était bien restée allumée. Cette lumière orange était en quelque sorte un feu vert à ma journée... Tu sais polir à l’eau en hiver et dehors, nécessite une organisation.
Tout d’abord j’enfile deux paires de chaussettes la deuxième remontant sur mon pantalon, histoire que ce soit plus pratique quand je mets ma « combinaison », ensuite c’est le tour au vieux Barbour qui ne craint plus rien. Je te passe les épaisseurs de t shirt, sweet, pull et compagnie ! Bref c’est seulement après que je me mets au travail...
J’ai donc entrepris de tout finir ce que j’avais commencé... ce qui n’est pas si mal en soit.
Je me suis même amusé à mettre une pincée de destin dans mon travail...
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